(13e Congrès) - Le 6e Congrès national du Parti Communiste du Vietnam (PCV) s'est tenu du 15 au 18 décembre 1986 à Hanoï avec la participation de 1.129 délégués, représentant les 1.900.000 membres du PCV et celle de 32 délégations internationales.
Le Congrès élit le Comité central de 124 membres officiels et 49 suppléants. Le Comité central élit le Bureau politique de 13 membres et un suppléant, le Secrétariat de 13 membres, Nguyên Van Linh est le Secrétaire général du PCV. Les vétérans révolutionnaires Truong Chinh, Pham Van Dông et Lê Duc Tho se voient confier la tâche de conseillers du Comité central.
Le Congrès propose la politique de renouveau pour stabiliser la situation dans le pays. II s'agit d'un grand tournant dans l'édification du socialisme au Vietnam. Avec un esprit franc, "regarder en face la vérité et dire toute la vérité", la direction du pays et du PCV fait son autocritique, notamment sur son mode de pensée dogmatiste, et propose un renouveau total. Les résolutions du Congrès préconisent le renouveau dans tous les domaines. L'accent est mis sur la réforme des politiques économiques et le maintien de la stabilité sociale, deux facteurs qui assurent la victoire du renouveau. Face au déclin du système socialiste et l'effondrement de certains modèles en URSS et en Europe de l'Est, le Vietnam, se trouvant face à de grands défis, doit réformer son mode de pensée pour édifier, ajouter et perfectionner ses mécanismes et politiques, afin de réaliser les objectifs fixes.
Le renouveau total, né de la volonté du PCV, répond aux souhaits du peuple. Il représente les idées innovatrices nées de la réalité de l'époque. Avec le renouveau, les forces de production sont libérées, les rapports de production rétablis. Les premières réalisations sont enregistrées dans l'application de trois plus importants programmes nationaux dans la production vivrière, de marchandises destinées à la consommation nationale et à l'exportation. Dans l'agriculture, encouragé par le succès du mécanisme de gestion du Contrat 100, le Bureau politique promulgue en avril 1988, la résolution numéro 10 sur la réforme du mécanisme de gestion économique dans l'agriculture déterminant le rôle économique des foyers désormais considéré comme des unités autonomes, confiés le droit d'utilisation des terres. L'adoption de cette résolution porte une influence positive sur la progression des travaux hydrauliques, l'amélioration des races de souches, la culture intensive, le rehaussement du rendement dans les plaines du Nord, l'élargissement des superficies cultivables dans le delta du Mékong. Ainsi, l'agriculture vietnamienne fait peau neuve. Auparavant, le pays était constamment menacé par la famine. En 1988, il importait 450 000 tonnes de riz, alors qu'en 1989, sa production comble les besoins de la population et peut même exporter près de 1,5 million de tonnes de riz.
Ces résultats du renouveau rassurent le secteur privé qui peut désormais investir et valoriser son potentiel économique en sécurité. Le secteur public connait également des changements positifs. Les subventions étatiques sont réduites nettement, la production est liée étroitement aux besoins du marché. Une économie marchande gérée par l'État prend forme progressivement dans tout le pays. Sur le marché domestique, les marchandises vietnamiennes et étrangères, surtout celles de consommation domestique sont en abondance et distribuées dans de bonnes conditions. Les rapports entre l'offre et la demande, équilibre monnaie-marchandise sont améliorés, l'inflation est contrôlée graduellement: les hausses mensuelles des prix sont de 20% en 1986, 10% en 1987, 14% en 1988, 2,5% en 1989 et 4,4% en 1990. L'économie vietnamienne sort progressivement de la crise. De plus, les exportations se développent rapidement. La valeur des exportations atteint 439 millions de roubles et 384 millions de dollars en 1986, comparativement à 1010 millions de roubles et 1170 millions de dollars en 1990. Les marchandises qui se vendent le mieux sont le riz et le pétrole brut.
Parallèlement au rétablissement et au développement économique, le pays obtient ses premiers résultats dans l'application de la démocratie socialiste dans tous les domaines de la vie sociale. La délimitation des fonctions du PCV, de l'État, des organisations de masse et de leurs relations constitue une réforme majeure. Dans ce sens, plusieurs organismes étatiques ont été restructurés et fonctionnent efficacement. Les activités législatives sont également renforcées. De 1987 jusqu'à la fin de 1990, l'Assemblée nationale et le Conseil d'État ont promulgué 24 lois et 33 ordonnances. Lors des sessions parlementaires, les députés manifestent plus clairement leur esprit démocratique, leur compétence et leur responsabilité dans les travaux législatifs. Le rôle de supervision de l’Assemblée nationale est aussi renforcé et plus efficace qu'avant./.
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