Pour la première fois, la notion d’«amélioration de l’administration nationale» a été introduite dans les projets de document d’un Congrès national du Parti communiste vietnamien, le 13e en l’occurrence, qui devrait s’ouvrir le 25 janvier.
Le Parti y voit l’une des principales solutions pour «perfectionner l’économie de marché à orientation socialiste» et pour «désobstruer» les voies du développement national.
Les politiques ne peuvent susciter l’adhésion de la population que si celle-ci peut participer à leur élaboration et à la supervision de leur application, estime Nguyên Sy Dung, ancien directeur adjoint du Bureau de l’Assemblée nationale. D’après lui, si la gestion étatique désigne le pouvoir exercé par l’État sur tout ce qu’il a à gérer, l’administration nationale est une notion bien plus exhaustive portant sur l’exercice des pouvoirs de l’État.
«Améliorer l’administration nationale impose de respecter un certain nombre de principes, à savoir le respect de l’État de droit, la transparence du fonctionnement de l’État, l’observation par celui-ci de son devoir explicatif et la participation du peuple à l’élaboration des politiques le concernant», nous explique-t-il. «La loi sur la promulgation des textes normatifs et législatifs a du reste institutionnalisé cette participation populaire. Quant à la mise en œuvre des politiques, c’est par le biais du Front de la Patrie que le peuple la supervise.»
Pourquoi au cours des dernières décennies, le Japon, la République de Corée ou Singapour ont-ils enregistré des avancées spectaculaires alors que d’autres pays sombrent toujours dans la pauvreté? Pour Bùi Thi An, directrice de l’Institut de l’Environnement et du Développement, la réponse réside dans la qualité des administrations nationales de ces pays.
«L’administration nationale est présente dans tous les domaines et à tous les niveaux, du niveau local au niveau central. Evidemment, ceux qui occupent des postes au sommet de la hiérarchie jouent un rôle décisif. La qualité de l’administration nationale dépend du choix de ces derniers», estime-t-elle. «Les résultats de son travail montrent les compétences d’un cadre en matière d’administration. S’agissant des candidats aux postes stratégiques, il faut les juger en fonction de leurs compétences en matière d’administration nationale».
Lê Thanh Vân, membre permanent de la Commission financière et budgétaire de l’Assemblée nationale, partage cet avis.
«C’est le niveau de compétence des cadres qui décide de la qualité de l’administration nationale. Le personnel dirigeant doit avoir de larges connaissances et des compétences en termes d’administration», affirme-t-il. «D’autre part, les institutions étatiques doivent veiller à ce que la société soit gérée conformément aux souhaits de la majorité, et que les administrés, en l’occurrence les habitants et les entreprises, aient droit à une plus grande autonomie grâce à une décentralisation renforcée».
Sur le plan économique, l’épidémie de Covid-19 aura été un «grand test» pour l’administration nationale vietnamienne, constate Trân Quôc Phuong, vice-ministre du Plan et de l’Investissement.
«Avant, chaque fois que nous parlions de compétitivité nationale, nous reconnaissions tous que le Vietnam était une économie moyenne et peu résiliente. Mais l’année 2020 nous a montré que la taille limitée de son économie ne l’avait pas empêchée de résister à l’épidémie de Covid-19 et de croître. Voilà une précieuse leçon en termes d’administration. Aux moments les plus critiques, nous avons su réaliser que l’agriculture était un pilier solide de l’économie», indique-t-il.
35 ans après le lancement du Renouveau, il est temps pour le Vietnam de passer de la gestion étatique à l’administration nationale. Il s’agit de créer des changements substantiels en matière juridique et politique de façon à valoriser toutes les ressources financières, foncières et humaines. Voilà la solution fondamentale pour accélérer et pérenniser le développement national dans la nouvelle période.
CPV
(Source: VOV)